Recherche visuelle du film “Odamado” de EMILIEN DUBUC

Photogramme tiré du film documentaire « Odamado » de Émilen Dubuc, 2024.

« Odamado » est un projet documentaire et expérimental qui s’ancre dans le domaine de la biotechnologie et de la compression numérique. Émilien Dubuc souhaitait explorer la possibilité de stocker des images dans des codes ADN, en utilisant un algorithme pour convertir des images numériques (format Webp, Webm) en codes ACGU, les bases de l’ADN. Ce concept novateur m’a immédiatement captivé, car il fusionne science et art pour créer une nouvelle forme de narration cinématographique.

Ces mêmes questionnements m’ont traversé l’esprit lors du développement de « LifestreamDay« , un projet documentaire de stockage numérique à long terme. Avec actuellement 9 To de souvenirs archivés en quatre ans sur un disque dur de grande capacité, je m’interroge sur la longévité de cette matière hybride, mi-plastique, mi-métallique, qui préserve ces traces. Et si, à l’avenir, la solution était de les stocker dans une matière vivante ?

En échangeant avec Émilien, j’ai réalisé que ma pièce Typha Latifolia — qui explore la mémoire inca contenue dans la sève d’un roseau — ne pouvait plus rester au stade de la métaphore. Cette plante pourrait devenir un véritable objet d’étude pour le stockage d’information audiovisuelle.

« « Cette molécule ultra dense – 1 gramme d’ADN peut contenir 450 millions To – est à la fois stable et pérenne » […] « Stockée dans un environnement favorable, sa durée de vie peut dépasser les 100 000 ans, et une fois synthétisée, elle peut être conservée sans apport d’énergie, donc sans émettre de carbone. » »
— STÉPHANE LEMAIRE, COFONDATEUR DE BIOMEMORY ET DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS

Rôles pendant le projet :

  • Assistant Image : J’ai été en charge de réaliser plusieurs tests d’images en vue de leur conversion en codes ADN, travaillant directement sur un algorithme en python mis en place pour le film. Ce travail m’a permis de contribuer à la réflexion sur la façon dont l’image peut être traduite dans une molécule vivante, brouillant les frontières entre le tangible et l’immatériel.

Participation : du 5 au 7 février 2024 et du 5 au 7 mars 2024

Tests_reddisk_mutations – avatar d’Emilien Dubuc

Essais décodage ADN sur Python avec Emilien Dubuc en salle de synthèse au Fresnoy - Studio national des arts contemporains

Calendrier du projet :

Je me suis consacré sur ce projet dans la recherche visuelle et exploration de la compression / mutations / décodification des images d’archives. Cela m’a ouvert à des perspectives inédites, où la mémoire des images prend une nouvelle forme, littéralement vivante, et où le cinéma devient un lieu d’interaction entre art et biologie.

« « Avant, pour stocker nos images et partager nos recettes, il y avait Internet ; mais le réseau se fait vieux, il se privatise à toute allure, et sa consommation d’énergie nous promet des lendemains qui chauffent. L’ADN c’est l’avenir : son stockage ne requiert aucune énergie, et il se conserve pour l’éternité (50 ans m’auraient suffit). Mais cela coûte cher à synthétiser. Avec mon budget, j’ai de quoi stocker 200 ko de mémoire. Quels souvenirs choisir ? Et comment faire ?- Il n’existe pas encore de tuto. » »
— Emilien Dubuc


Précédent
Précédent

Tournage du film “THE COSMIC MICROWAVES BACKGROUND” de Robin Tourchard

Suivant
Suivant

Tournage du film “Le Temps suspendu” de Lou Chenivesse