Mine world
Installation sculpture de feuilles de roseau sur sphère, colle à base de gluten et amidon de pomme de terre, capteur infrarouge, vidéo, casque, 60 x 110 cm
2025
Mine World explore la question de l’empreinte cachée de l’extraction des ressources naturelles et de la mémoire des paysages transformés. Cette installation se compose d’une sphère en roseaux perforés, activée par la présence des visiteurs, et réalisée à partir de matériaux recyclés et organiques, tels que de la colle à base de farine de blé et d’amidon de pomme de terre.
Chaque perforation a été enregistrée pour composer une bande sonore des intervalles entre des accords de tierces en do mineur et mi mineur de plus d’une heure, correspondant au temps exact durant lequel l’artiste a perforé l’œuvre, en écho au temps exact de son extraction et de sa transformation.
L'installation illustre ainsi de manière sensorielle et immersive la notion d’« empreinte cachée » (Babette Porcelijn) ou de « sac à dos écologique » (Friedrich Schmidt-Bleek), révélant l’impact invisible de l’extraction des ressources naturelles, souvent bien plus conséquent que ne le laisse deviner l’objet fini. Ces trous deviennent alors les témoins silencieux d’une réalité souvent occultée, dévoilant la face cachée de l’iceberg.
Le titre de l’installation, Mine world, peut être interprété de deux manières : d’une part, comme une référence directe à sa traduction, « monde des mines », évoquant une terre exploitée ; d’autre part, à travers le pronom possessif « mine », exprimant le regard personnel de l’artiste sur le monde. Par ailleurs, le choix du roseau comme élément central fait écho à mon nom de famille, Junco, qui signifie « roseau » en espagnol.
[ Projet réalisé en collaboration avec Jules Perier, étudiant ingénieur, dans le cadre du Module de co-création Arts et Sciences, Polytech’Lille-ESÄ.]
“ Lors de la création de l'œuvre Cry of the Inti (Sun God), la problématique de l'industrie minière était déjà au cœur de ma réflexion. Mon immersion sur le terrain, l’été dernier, au lac Titicaca, m’a confronté directement aux réalités vécues par les communautés locales, affectées par la pollution engendrée par une mine située à 100 km du lac.
Des lieux tels que La Rinconada, Lampa, San Antonio de Putina, Carabaya et Sandia figurent parmi les nombreuses zones impactées dans le périmètre s'étendant entre Juliaca et Puno. Ces rencontres ont profondément nourri ma démarche artistique en soulignant l’empreinte environnementale et humaine laissée par l’exploitation minière dans ces territoires.”
- Jorge Daniel Junco



